Bilel Gharbi

Publié: 9 juin 2011 dans Photojournalistes citoyens

Originaire de Sidi Bouzid. Je suis chômeur ; j’ai un compte facebook depuis un an et demi. Ils m’ont censuré mon compte (ammar 404) parce que j’avais publié beaucoup de vidéos. J’ai aussi un groupe qui s’appelle « bnet we ouled Sidi Bouzid » qui a été censuré à cause des vidéos. Même mon adresse ip est contrôlée. J’ai fait un autre compte. Rami et moi avons échangé beaucoup de vidéos. Mais personne n’a parlé de ce qui s’est passé, ni les journaux, ni les radios, ni la télé alors qu’il y avait des confrontations entre les citoyens et la sureté nationale. C’est ce qui nous a poussé à mettre ces vidéos et depuis le 17 décembre, c’est parvenu jusqu’à Al Jazira par l’intermédiaire d’un ami.

 

 

Personne n’a photographié Bouazizi mais la photo qui circulait (on sait que ce n’était pas lui) nous a fait comprendre qu’une personne privé de sa dignité peut tout faire.

 

La photo a rajouté 70% au texte pour les jeunes bougent. Elle crée un enthousiasme sans pareil au point de vouloir être le héros de cette photo. On avait peur certes mais on savait qu’on se battait pour une noble cause et même s’ils nous mettent en prison, ce n’est pas grave.

 

 

Les gens qui photographient à Sidi Bouzid sont connus parce que les autres ont peur des flics. Donc je partage les vidéos qu’ils mettent.

 

La première semaine, on était les seuls témoins de la révolution et on envoyait nos vidéos à Al Jazira. Les télévisons et les photographes étrangers sont venus la deuxième semaine.

 

La peur n’a complètement disparu que le 14 janvier. Mais le courage de vaincre la peur quand on a entendu que Bouazizi s’est immolé, on est tous parti au siège du gouvernorat. Les gens pleuraient en chantant l’hymne national. Le 17 décembre était un jour exceptionnel où tu pouvais insulter les flics sans qu’ils ne te répondent. Il y avait 5000 personnes à la Cité Ennour qui est la quartier de Bouazizi.

 

Les patelins voisins comme Menzel Bouzaiene ont entendu parler de ce qui s’est passé à travers facebook parce qu’on n’a rien passé à a télé.

 

Quand j’ai voulu photographier devant le siège du gouvernorat, le flic m’a pris mon téléphone et il me l’a rendu avec beaucoup d’insistance. Les flics contrôlent tout, ont la main sur tout et confisquent les téléphones.

 

La seule preuve de l’histoire c’est la photo et la vidéo.

 

On a plus fait de vidéos que de photos parce que je pense que les vidéos ont plus d’impact que la photo, c’est ce qu’on vit, c’est du concret. La photo par contre est fixe.

 

Quand ils ont coupé ma page internet, j’ai essayé d’utiliser Hot Spot pour ouvrir ma page et la 13 janvier, ma page n’était plus coupée.

 

Tout le monde est connecté même ceux qui n’ont pas d’ordinateur puisque l’heure dans un publinet coute un dinar. Toute la famille se réunit pour regarder les vidéos. Ma mère me dit toujours de faire attention. Je lui disais que même s’ils m’arrêtent, il y a tout un pays derrière.

 

 

La vidéo qui m’a le plus influencé c’est « bab el har » de notre ami Rami Issaoui.

 

Nos amis qui ont été arrêté ont été pour nous une raison de combattre.

 

Je n’ai même pas 10% e confiance en les médias tunisiens.

 

On ne connaît que la photo de Ben Ali et leila, pas les ministres…. On a jamais vu un ministre à la télévision entrain de discuter.

 

 

On défend une cause nationale.

 

Avec des moyens très simples, on fait tomber le plus grand état policier du monde. La vraie date de la révolution, c’est le 17 décembre et non pas le 14 janvier Comme un nouveau né, on l’inscrit le jour de sa naissance et non pas le jour de sa rentrée scolaire. Quand Sidi Bouzid bouge, l’état a peur.

 

commentaires
  1. gharbi bilel dit :

    merci

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